Etude du fond hydro-géochimique des cours d'eau de Martinique - Phase 2

BRGM/RP-65257-FR

L’évaluation du bon état chimique des eaux superficielles, au titre de la Directive Cadre sur l’Eau (2000/60/CE) du 23 octobre 2000, nécessite de connaître les fonds hydro-géochimiques naturels de manière à distinguer les éléments traces naturellement présents dans le milieu, de ceux résultant des activités humaines. Suite à l’étude préliminaire financée par l’ONEMA en 2008 (Lions et al., 2008), l’Office De l’Eau de Martinique a confié au BRGM l’étude détaillée du suivi du fond hydro-géochimique des eaux superficielles, étude qui s’est déroulée en deux phases.

Au cours de la première phase de l’étude en 2013 (Taïlamé et al., 2013), la base de données initiales a été complétée, notamment par les résultats d’analyses obtenus au cours de deux campagnes de prélèvements. Cette base de données issue de prélèvements réalisés par divers intervenants dans le domaine de l’eau depuis 2008 (ODE, ARS, DIREN, BRGM), a montré une grande variabilité des résultats, due à des méthodes de prélèvement et de conditionnement différentes. Il a été mis en évidence, la nécessité de travailler avec des résultats issus exclusivement de prélèvements répondant à la méthodologie Aquaref.

Au cours de cette seconde phase, de nouveaux prélèvements ont été réalisés avec trois campagnes d’échantillonnage en période de basses eaux sur 26 stations réparties sur l’ensemble de la Martinique.

Afin d’évaluer les gammes de concentrations mesurées dans les eaux selon leurs secteurs géographiques et géologiques, un traitement statistique, permettant de calculer les valeurs médianes et moyennes ainsi que les quartiles et les bornes de l’intervalle de confiance (bornes inferieures et supérieures à 97,7%) a été appliqué. De nouvelles valeurs de référence, ont ainsi été proposées, par zones représentatives.

L’étude montre que l’ensemble des exigences réglementaires de la DCE sont respectées, à l’exception du cuivre qui présente un fond hydrogéochimique élevé. Une modification de la NQE pourrait être envisagée pour les masses d’eau cours d’eau traversant les formations du Miocène sud et des Trois Ilets avec une NQE à 1,5 μg/l et du Vauclin-Pitault, avec une proposition adaptée de la NQE à 2 μg/l.

Sur les 20 masses d’eau cours d’eau, 9 recoupent au moins en partie, une de ces formations, et sont susceptibles de présenter des concentrations en cuivre ne respectant pas la norme qualité environnementale.
Afin d’affiner la ligne de base en cuivre pour les secteurs Miocène Sud, Trois Ilets et Vauclin-Pitault, des analyses complémentaires sont nécessaires au cours de 3 à 5 campagnes de prélèvements sur les 9 stations « fond géochimique » concernées. Ces nouveaux résultats permettront d’obtenir une analyse statistique plus robuste, et d’ajuster au mieux la valeur de référence en cuivre pour ces secteurs.