Suivi des pesticides dans les cours d’eau

En complément des suivis imposés par la Directive Cadre européenne sur l'Eau (DCE), l’Office de l’Eau Martinique a mis en place un suivi complémentaire « Pesticides » depuis 2007 afin d’identifier et caractériser plus précisément la pression liée aux produits phytopharmaceutiques.

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En 2023, sur 172 molécules phytosanitaires recherchées sur 28 stations ‘cours d’eau’, 43 molécules ont été quantifiées. Parmi ces 43 molécules, 24 sont interdites d’utilisation et 19 sont autorisées.

Quelles sont les rivières de Martinique les plus contaminées par les produits phytopharmaceutiques ?

  • Les moyennes annuelles en pesticides les plus importantes sont retrouvées sur les stations du réseau pesticides et sur les stations Pont Séraphin 2 (rivière 2 courant au François), Ressource (Lézarde aval)et Pont RN1 (Lézarde moyenne).
  • Le plus grand nombre de molécules différentes est retrouvé dans la partie aval du bassin versant de la Lézarde (Ressource) et dans les stations du Sud (Pont Séraphin 2 et Petit Bourg).
  • Les sommes de concentration les plus fortes tous pesticides confondus sont observés dans les stations du Nord Atlantique (Amont Bourg Basse Pointe et Pont RN Rouge).

Ces différences géographiques semblent liées en partie à la répartition des types de culture. Les concentrations les plus élevées sont liées en général à la culture de la banane car elles sont dues à la chlordécone en majorité, aux fongicides poste récolte, et, en proportion moindre, aux herbicides et autres fongicides.

Quels sont les produits phytopharmaceutiques qui contaminent le plus les rivières ?

Les molécules que l’on retrouve le plus fréquemment dans les rivières sont les suivantes :

  • La chlordécone (et ses métabolites) et le HCH, polluants historiques qui ont été utilisés pour lutter contre le charançon du bananier jusqu’à 1993 ;
  • La roténone, insecticide interdit depuis 2011 ;
  • Le glyphosate et son métabolite l’AMPA qui est un herbicide utilisé globalement dans toutes les cultures. Depuis le 1er janvier 2017, les collectivités territoriales, les établissements publics et l’Etat ne peuvent plus l’utiliser pour l’entretien des espaces verts, des forêts ou des promenades accessibles ou ouverts au public et relevant de leur domaine public ou privé. Et cette interdiction concerne les jardiniers amateurs depuis le 1er janvier 2019.
  • L’azoxystrobine et le thiabendazole qui sont des fongicides utilisés dans le traitement post- récolte de la banane qui sont appliqués dans les stations d’emballage et servent à lutter contre les maladies de conservation.
  • Le métolachlore ESA, métabolite du métolachlore, herbicide interdit depuis 2023.

En 2023, il faut noter que la terbutryne et le 2 hydroxy atrazine, deux herbicides interdis faisant partie de la famille des triazines, ont été quantifiées également un bon nombre de fois.

Résultats du suivi des pesticides dans les cours d’eau en 2023

De 2013 à 2023, la concentration moyenne globale en produits phytopharmaceutiques dans les cours d’eau a diminué, malgré des variations relativement faibles. Une tendance à une augmentation légère des concentrations des polluants historiques est observée, surtout due au chlordécone.

Cette carte permet une analyse géographique globale et présente pour chacune des 28 stations suivies :

  • Le nombre de molécules différentes quantifiées (taille des pastilles) ;
  • La proportion de contaminations pour chaque classe de concentration (diagramme de type camembert) ;
  • La concentration moyenne annuelle mesurée en 2022 ;
  • La somme maximale des concentrations mesurées pour une campagne de prélèvement en 2022 ;
  • La taille des pastilles permet de voir que le nombre de molécules quantifiées est variable en fonction des stations.

Cette carte présente pour chacune des 28 stations suivies la présence et la concentration de la chlordécone.

Cette carte présente pour chacune des 28 stations suivies la présence et la concentration de HCH.

Cette carte présente pour chacune des 28 stations suivies la présence et la concentration de glyphosate et de son dérivé l’AMPA.

Cette carte présente pour chacune des 28 stations suivies la présence et la concentration de fongicides post-récolte de banane.