Mer et littoral, Pressions : Troisième suivi de la Stony Coral Tissue Loss Disease (SCTLD) sur le territoire de la Martinique – Rapport de synthèse

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Producteurs : Office de l'Eau Martinique Auteurs : BON Mélanie Droits : Accès libre
Type de document : Étude et Rapport Langue : Français
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La maladie corallienne « Stony Coral Tissue Loss Disease » ou SCTLD a débuté en Floride dès 2014 (Dobbelaere et al., 2020) où elle a causé la mortalité d’au moins 30% des coraux (Walton et al., 2018). Elle s’est répandue au fil des ans le long de l’arc des Antilles notamment par les eaux de ballast des navires et le transport de sédiments (Studivan et al., 2022), provoquant la perte de 40 à 60% de la couverture corallienne dans certaines régions (Brandt et al., 2021). C’est une des maladies coralliennes avec le plus d’impact sur les coraux jamais observé dans les Caraïbes (Papke et al., 2024). Elle a fait son apparition en Martinique en 2020. Suspectée dès 2019, elle a été signalée à l’Office De l’Eau (ODE) et à l’Office Français de la Biodiversité (Impact Mer, 2019) puis confirmée en 2020 (Impact Mer, 2022) lors des campagnes de suivi du benthos récifal des eaux littorales de la Martinique pour la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) réalisées en juin 2019 et juin 2020. L’ODE a alors demandé une campagne ponctuelle pour le suivi de la présence de la SCTLD en novembre 2020 sur la station Caye Grande Sèche, réalisée par Impact Mer (Impact Mer, 2021). Les différentes espèces coralliennes ne sont pas affectées de la même manière par la maladie, certaines étant beaucoup plus sensibles (ex. Dendrogyra cylindrus et Meandrina meandrites), que d’autres comme Porites spp. et Acropora spp. (Papke et al., 2024).

Malgré plusieurs années de recherche, l’élément pathogène vecteur de la maladie n’a toujours pas été clairement identifié, même si la piste d’une infection virale des symbiontes, les Symbiodiniaceae, s’avère la plus probable (Beavers et al., 2023). L’affaiblissement des colonies favoriserait ensuite une infection secondaire par des bactéries (Papke et al., 2024). Il est démontré que l’application d’Amoxicilline (antibiotique pénicilline de classe A) sur la zone malade stoppe à 84% la progression de la maladie (Neely et al., 2020).

En Martinique, après la campagne ponctuelle de 2020, un suivi a été mis en place par la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DEAL) et une première campagne réalisée en mars 2021 sur neuf stations de la côte Caraïbe et une station de la côte Atlantique. Une adaptation du protocole GCRMN a été utilisé sur certaines stations et un protocole spécifique SCTLD sur les autres stations (Créocéan, 2021). Une seconde campagne, respectant l’un des deux protocoles, a été réalisée en janvier 2022 sur huit des stations de 2021 et deux nouvelles stations, toutes situées sur la côte Caraïbe (Créocéan, 2022).

La présente étude a pour objectif global de réaliser un suivi d’après le même protocole et sur les mêmes stations qu’en 2022, afin d’évaluer l’évolution de la maladie SCTLD sur le territoire de la Martinique.

Ce rapport final présente les protocoles mis en oeuvre, les résultats de l’impact de la SCTLD en mai 2024 sur le territoire de Martinique, ainsi que la progression de cette maladie par rapport aux campagnes réalisées en mars 2021 et janvier 2022.