Mer et littoral : Les récifs coralliens de la Martinique – comparaison avec ceux du sud-ouest de l’Océan Indien

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Producteurs : Université d'Orléans Auteurs : BATTISTINI R/Université d'Orléans Droits : Accès libre
Type de document : Étude et Rapport Langue : Français

La Martinique ne possède des récifs coralliens que dans ses parties orientale et méridionale, géologiquement les plus anciennes. Du côté au vent (côte est) un récif barrière, en grande partie immergé sous 5 à 10 mètres d’eau, à l’exception des cayes (Pariadis, Pinsonnelle, du Loup Garou) s’allonge sur 25 kilométres, tronçonné par des passes, et séparé de la côte pur des profondeurs de 12 à 30 mètres. Du côté interne du lagon existent des récifs frangeants, riches en microlagons inclus dans les platures. Les récifs les plus battus sont caractérisés par le développement de crêtes algaires construites par les algues calcaires encroûtantes, qui seules émergent à basse mer, et par de vastes peuplements d’algues brunes (surtout Sargassum). Les herbiers ci ThaIaasia et Syringodium couvrent surtout la partie interne des récifs frangeants. Du côté sous le vent, les récifs du fond de la baie de Fort-de-France portent de vastes herbiers de Phanérogames; l’existence de nombreux lagons inclus témoigne d’une vie corallienne ancienne très active, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Parmi les échantillons recueillis, certains sont entièrement calcaires (cayes Pariadis et Macabou) ; d’autres, prèlevés plus près de la côte, comportent une fraction non calcaire terrigène, n’excédant jamais 25 % du total. La fraction argileuse est surtout constituée par de la montmorillonite.

L’existence des lagons inclus dans les platures, ainsi que les sondages à travers les récifs au vent, montrent que la vie corallienne a été jadis florissante, jusqu’aux environs de 500 ans B.P. L’augmentation de la turbidité, probablement d’origine humaine, serait à à l’origine du développement récent des peuplements d’algues brunes et des encroûtements calcaires dans les récifs au vent, et d’un ralentissement de la vie corallienne dans l’ensemble de l’île: les pentes externes montrent aujourd’hui, à côté de secteurs restés très vivants, d’autres où la vie corallienne est moribonde, avec massifs en voie d’encroûtement et de colonisation par les oursins (Diadema).