Politique de l'eau, Prix de l'eau : La récupération d’eau de pluie en Martinique – Rapport complet

En Martinique, le climat rend nécessaire une gestion durable des ressources en eau, et la récupération des eaux de pluie a été et est encore essentielle à la vie quotidienne des Martiniquais. Jusqu’à ce que l’eau courante arrive à des fontaines publiques ou à leur domicile, les martiniquais ont accédé au précieux liquide en développant de manière différente à la ville et à la campagne, au nord et au sud de l’île des pratiques et des objets destinés à récupérer, à conserver et à utiliser l’eau pour les besoins quotidiens.

En Martinique, la pluie est une ressource importante en eau, avec une moyenne annuelle de 1 850 mm de précipitations (source : Météo France). L’eau destinée à la consommation humaine provient très majoritairement des rivières, au travers de 20 prises d’eau, représentant 94% des volumes prélevés. Le climat tropical humide de l’île est caractérisé par de grandes variabilités. On distingue la saison sèche (« carême », de décembre à mai), pendant laquelle la pluie se fait rare et les rivières du nord s’assèchent, de la saison humide (de juin à novembre). A la disparité temporelle des précipitations s’ajoute une disparité géographique, imposée par le relief de l’île. Les pluies sont globalement moins abondantes dans la zone méridionale aux altitudes modestes (1 600 mm par an à Sainte-Anne) que dans la zone septentrionale aux altitudes plus élevées (jusqu’à 4 500 mm au sommet de la Montagne Pelée). L’histoire de la récupération des eaux de pluie s’accorde avec l’histoire de l’architecture martiniquaise et celle de la gestion de l’eau (assainissement des eaux usées, raccordement à l’eau potable…), qui seront décrites dans ce rapport.

En Martinique, les usages domestiques constituent les enjeux principaux de la gestion de l’eau car 80% de la consommation d’eau est domestique, contre 16% en agriculture et 4% pour l’industrie. Il est aujourd’hui nécessaire à l’échelle mondiale, de faire évoluer les comportements et les mentalités afin d’économiser et préserver la ressource ; la récupération de l’eau de pluie est un élément important de cette démarche.

Le parcours de l’eau, à ce jour devenue « courante », du ruissellement sur les toitures et sur les terres, jusqu’aux robinets est jalonné par des pratiques domestiques ancestrales. Quels systèmes les Martiniquais ont-ils utilisé au cours des époques ? Quelles étaient les avantages et les inconvénients de ces systèmes ? En quoi l’arrivée de l’eau potable dans les années 1950 a-t-elle modifié le rapport à la récupération des eaux de pluie ? Quel est l’avenir de la récupération des eaux de pluie en Martinique ?