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RP-62676-FR
La DEAL et le BRGM se sont associés pour étudier l’impact du changement climatique sur les ressources en eau, superficielles et souterraines, de la Martinique à l’horizon 2081-2100.
L’enjeu principal étant de mesurer son impact sur la disponibilité future de la ressource pour l’alimentation en eau potable de l’île, en particulier en période d’étiage.
Les modélisations ont été conduites par l’intermédiaire d’un modèle hydrologique global à trois réservoirs développé par le BRGM et sur la base des projections climatiques élaborées par Météo France. En accord avec les dernières conclusions du GIEC (2013), deux scénarios climatiques ont été étudiés : les scénarios RCP 4.5 et RCP 8.5 (le plus pessimiste).
Les principales limites et incertitudes des modèles hydrologique et climatique ont été clairement exposées. Aussi, les résultats de l’étude ne constituent pas des prévisions mais bien des projections de deux situations futures possibles et équiprobables, à l’horizon 2081-2100.
Pendant la saison sèche, la quantité d’eau disponible (infiltration + ruissellement)diminuerait de façon significative avec, à l’échelle de la Martinique, une baisse moyenne de 25 % pour le scénario RCP 4.5 et de 50 % pour le scénario RCP 8.5. D’un point de vue géographique, le sud-est de l’île serait moins impacté.
Pendant la saison des pluies, l’évolution diffère notablement selon le scénario climatique avec une augmentation moyenne des précipitations efficaces de 38 % pour le scénario RCP 4.5 et une évolution stable pour le scénario RCP 8.5.
En période de basses eaux, les modélisations hydrologiques indiquent une baisse quasi systématique des débits mensuels moyens des cours d’eau à l’horizon 2081-2100, avec des déficits plus prononcés pour le scénario RCP 8.5. La moitié nord de la Martinique, où se situent la totalité des captages AEP, serait plus particulièrement impactée.
Des tensions quantitatives croissantes sont, par conséquent, attendues sous l’effet du changement climatique pendant le carême, notamment dans le centre de la Martinique où les rivières apparaissent particulièrement vulnérables au changement climatique.
Avec une recharge des aquifères plus intense pendant la saison des pluies, la ressource en eau souterraine serait quant à elle moins sensiblement impactée. Dans le futur, les volumes d’eau souterraine potentiellement exploitables pourraient même être en augmentation dans le centre de la Martinique quel que soit le scénario climatique étudié ainsi que dans le sud dans le cas du scénario RCP 4.5.