Zones humides et de transition : Evolution spatiale des mangroves de Martinique depuis 1951

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Producteurs : DEAL Martinique Auteurs : DEAL Martinique Droits : Accès libre
Tags : Mangrove Type de document : Étude et Rapport Langue : Français Couverture géographique : Martinique
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Forêt littorale remarquable par sa productivité, sa biodiversité et les nombreux services  écosystémiques qu’elle procure, la mangrove joue un rôle essentiel dans le fonctionnement des écosystèmes marins côtiers. Habitat pour de nombreuses espèces marines et terrestres, zone de frai et de nurserie, fonction de filtre et de protection côtière, les enjeux liés à ces formations forestières tropicales sont considérables. Longtemps ignorés par l’homme, les bienfaits des mangroves ont été obérés au cours des générations par le défrichement systématique au profit de l’agriculture, du développement urbain et de différentes infrastructures.

Couvrant environ 1850 hectares en Martinique, la mangrove  subit depuis les années 50 une pression humaine accrue qui a conduit à sa dégradation et à sa régression supposée en terme de superficie. Des phénomènes naturels dévastateurs tel que le cyclone Dean de 2007, dernier en date, fragilisent davantage ces formations végétales fortement impactées par les activités humaines.

Les mentalités ont depuis évolué, les mangroves martiniquaises sont désormais considérées comme partie intégrante du patrimoine naturel de l’île, mais elles demeurent toujours menacées. Bien qu’elles fassent désormais l’objet de mesures de protection sur certains secteurs (projet de réserve naturelle de la baie de Génipa), elles subissent encore actuellement des destructions et des altérations locales.

Face à ce constat, la DEAL Martinique a souhaité engager une étude visant à quantifier précisément l’évolution spatiale des mangroves sur le territoire martiniquais au cours des 60 dernières années. L’objectif étant de disposer d’un bilan fiable, montrant le niveau de régression réel de cet écosystème lié au développement urbain, à l’extension de l’habitat individuel et à l’essor de diverses infrastructures (aéroport, ZAC, marina).

Les mangroves de Martinique ont déjà fait l’objet de plusieurs études qualitatives de caractérisation. Une caractérisation biologique et morphologique de la frange littorale des mangroves martiniquaises a été menée en 2009, pour le compte de la DIREN (Impact-Mer,2009). Ces études générales (Inventaire des zones humides de la Martinique, Acer Campestre, 2006) ou ponctuelles (études d’impacts essentiellement) se limitent néanmoins à une description des peuplements à un instant donné, sans appréhender de façon fine leur évolution.

La dynamique des peuplements végétaux de cet écosystème fait également l’objet d’analyses spatio-temporelles mais qui demeurent confinées à quelques unités géographiques (Dynamique de restauration de la mangrove après impact cyclonique, action projet Caribsat…).

En 1991, une étude de l’évolution des milieux humides de l’ensemble de la Baie de Fort-de- France entre 1950 et 1988 a été réalisée par D. Imbert sur commande du Conseil Régional et du PNUE. La baie du Marin a également été analysée sous cet angle.

Néanmoins, aucun travail quantitatif précis n’avait été entrepris avant cette étude sur l’ensemble du territoire martiniquais pour qualifier l’évolution linéaire et surfacique des mangroves sur l’ensemble de la Martinique sur les 60 dernières années.

Il a donc été envisagé de réaliser ce travail au travers d’une étude comparative des peuplements forestiers de mangrove en 1951 et en 2004, objet de ce rapport d’étude.