Mer et littoral : Evaluation de la contamination chimique des eaux martiniquaises par les techniques d’échantillonnage passif – Application et soutien à la mise en place de la Directive européenne Cadre sur l’Eau

Publié en

Producteurs : IFREMER Auteurs : DEAL Martinique/ODE Martinique/Ifremer/CACEM Droits : Accès libre
Type de document : Étude et Rapport Langue : Français

Campagne mai-juillet 2012

Ce rapport présente les premiers résultats de la campagne menée en mai-juillet 2012. Cette campagne a permis l’acquisition des premières données qui permettront de contribuer à l’évaluation de la contamination chimique des masses d’eau martiniquaises (36 eaux côtières et 28 cours d’eau).

La campagne a permis de mettre en évidence la présence, ou l’absence, de composés émergents sur lesquels il n’y avait aucune information et de mesurer les niveaux de concentration de certains contaminants chimiques (métaux, composés organiques hydrophiles et hydrophobes).

Les concentrations en métaux mesurées par DGT indiquent que dans l’ensemble il n’y a pas d’anomalies particulières par rapport à des environnements où la contamination est avérée. Pour les métaux de la liste des substances prioritaires (Cd, Pb et Ni), les concentrations mesurées sont très largement inférieures aux NQE.

La technique SBSE montre que ce sont essentiellement des insecticides: composés du lindane (isomères de l’hexachlorocyclohexane); l’endosulfan et les pesticides cyclodiènes qui présentent des concentrations potentiellement problématiques par rapport aux NQE.

Les résultats obtenus par la technique POCIS (alkylphénols, pharmaceutiques, pesticides hydrophiles) montrent qu’aucune des substances de la DCE “prioritaires” recherchées par cette technique ne dépasse les NQE.

Pour la plupart des contaminants mesurées, par rapport aux eaux côtières, les cours d’eau se caractérisent par la présence à des niveaux quantifiables d’un plus grand nombre de composés, et pour ceux que l’on rencontre dans les deux types de masses d’eau, par des concentrations moyennes plus élevées sauf pour Zn et pour les PCB (concentrations du même ordre).

Les stations réalisées dans la baie de Fort de France, choisies pour le suivi de la contamination de la baie de Fort de France s’individualisent, par rapport aux autres stations “eaux littorales”, par les concentrations moyennes de la plupart des contaminants (métaux et organiques) les plus élevées. Le suivi de la contamination de la baie a été poursuivi dans le cadre d’un programme de surveillance préliminaire (contrat de baie). Les données seront complétées pour les six stations choisies dans la baie par 3 campagnes supplémentaires (une campagne environ tous les trimestres).

Malgré les limites analytiques rencontrées pour le dosage du chlordécone par la technique SBSE. Les mesures ont permis de mettre en évidence pour la première fois des concentrations significatives en chlordécone dans la majorité des cours d’eau (de 40 à 400 ng/L), confirmées par les analyses comparatives par l’extraction liquide-liquide. Ces valeurs paraissent d’autant plus élevées que la SBSE les sous-estime d’un facteur de l’ordre de 4 à 5. Les données obtenues pour ce composé, quantifié pour la première fois dans l’eau, indiquent que les niveaux rencontrés pourraient poser problème par rapport à l’état écologique des masses d’eau. Les mesures réalisées en Liq-Liq/LC-MS-MS par le LPTC indiquent aussi des concentrations importantes dans les cours d’eau (largement supérieures à 100 ng/L).